Aujourd'hui, au détour d'un carton, un ami a trouvé un magazine qu'il m'a immédiatement présenté. Il s'agit d'un numéro de Science et Vie, datant de janvier 1980. Celui-ci nous propose de chercher à savoir laquelle de... la TI-59 et la HP-67 est la plus précise !
On passera très rapidement sur le style décidément désuet de la couverture . Par contre, on voit les deux bestioles côte à côte, avec à droite la TI-59, et à gauche la HP-67. Il faut savoir que ce sont vraiment les modèles phares des deux marques à l'époque. A vrai dire, chez TI seule la TI-68 saura la détrôner, en 1989 !
Je fais rapidement pour remettre ces deux calculatrices dans leur contexte :
- La TI-59 possède de zéro à 100 mémoires pour 960 à 160 pas de programme (on note que 1 mémoire vaut 8 pas de programme). A l'arrière du boîtier on découvre aussi un petit emplacement siglé SSSM : Solid State Software Module, ni plus ni moins un emplacement pour un module de 5000 pas de programmes pouvant être préprogrammé ou codé soi même. TI ajoute un lecteur de carte magnétique afin de ne pas tomber des nues lorsque un programme de 960 pas disparait d'un seul coup.
- La HP-67 possède 224 pas de programmes et 26 mémoires (on note que le choix n'est pas à faire). Elle disposait elle aussi d'un lecteur de cartes magnétiques. Elle est aussi la première calculatrice programmable HP disposant de l'adressage indirect (la possibilité d'utiliser un registre mémoire comme adresse où poursuivre l'exécution d'un programme).
Mini-cours pour initier à cette technologie :
- Les pas de programmes sont en gros des lignes de codes. On pouvait y mettre des instructions très basiques, parfois plusieurs. Je vous laisse jeter un oeil aux claviers pour vous rendre compte
- Les mémoires sont des nombres stockées dans la mémoire. Des variables quoi, qui peuvent être appelées depuis le programme.
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Je ne vous fais pas plus dans le détail concernant cette technologie. Si cela vous intéresse, j'ai écrit il y a un an un grand article sur les TI programmables de cette sorte. Vous trouverez ça par ici . Les Rétro-Test de Neo vous permetront de connaître plus dans le détail quelques modèles. Retrouvez les ici
Voilà, maintenant que vous savez à quoi vous attendre, on peut rentrer dans le vif du sujet ! Je vous propose de jeter un rapide coup d'œil sur cet article, d'en tirer les principales informations, puis un PDF contenant l'article complet, pour les intéressés .
Page 1, S&V wrote:Cette année, les calculatrices seront autorisées pour les examens, même le bac. De ces machines les candidats attendent une solution facile de toutes les opérationset une précision sans défaut.
- C'est pour cette phrase en premier que je vous propose cet article. En effet, c'est la première année d'autorisation de la calculatrice au bac, un tournant dans l'histoire des examens. Maintenant que nous sommes à un nouveau tournant, il me semble adéquat de savoir où cela a commencé.
- On remarque aussi à la lecture de l'article que S&V parle de la terrible bataille entre HP et TI, qui a eu cours de la fin des années 1970 à la fin des années 1990 ! Celle ci s'est arrêté après différents échecs stratégiques dans les modèles de HP, qui a encore du mal à s'en sortir, quand on connaît la liste des bugs de la nouvelle HP-Prime — qui pourtant en théorie est bien supérieure à la Nspire CX CAS en terme de mémoire et et leader des calculatrices symbolique esn France. On sait aussi que Casio n'est pas encore présent sur le marché européen, sauf avec ses montres. Cette firme saura s'imposer avec des modèles bon marché et s'appuie sur son succès en Chine et au Japon.
- L'article compare 6 modèles de calculatrices : les HP-33E, 34C et 67, les TI-57, 58 (et 58C) et 59. Ces modèles sont "à peu près équivalents" deux à deux.
- Le C ajouté après les noms de deux modèles signale non pas un écran couleur (je vous rappele que c'est un écran à LED monté sur la carte ), mais une mémoire continue. Qu'est-ce que c'est ? Eh bien c'est la mémoire telle qu'on la connaît sur la plupart des modèles maintenant, c'est à dire que les données présentes dans la calculatrices persistent après l'extinction de celle ci. On en déduit que toutes les autres calculatrices de cette liste ne la possèdent pas, et donc ne sont pas à l'abri de perdre toutes leurs données (progarmmes, mémoires, historique des calculs) dès que celle ci s'éteindra. En conséquence, l'auto-extinction n'est pas présente sur ces modèles. Par contre, eles sont gourmandes en piles et l'élève n'était pas à l'abri de voir tous ses calculs durement obtenus — la rapidité n'est pas à l'honneur sur ces machines — s'envoler au bout de trois heures d'examen. S&V ne place pas tous ses espoirs dans cette nouvelle technologie, disant qu'elle ne vaut pas "200F d'écart", et semble plus optimiste par rapport aux lecteurs de cartes magnétiques (technologie qui a totalement disparu de tous les modèles de HP et TI à la fin des calculatrices à écran LED, si l'on omet la TI-88).
- Par la suite, S&V présente les emballages des calculatrices, comme nous aimons à le faire dans nos tests . Je vous donne une citation qui m'a bien fait rire : Page 2, S&V wrote:Les calculatrices Texas; quelles que soient leurs qualités intrinsèques, gardent l'apparence désinvolte d'un article promotionnel dans un magasin à grande surface.
Tiens, une sorte de Lexibook de 1980 ? Quand on connaît la qualité des calculatrices TI maintenant, on a un peu de mal à y croire !
S&V n'hésite pas à descendre les deux manuels des calculatrices, tant ceux qui l'ont écrit que leur contenu. Je vous laisserai lire car ce passage est très long à réécrire. - On lit aussi une comparaison entre le mode de sasie polonais de HP et le mode de saisie algébrique de TI. On remaque que le premier a totalement disparu des OS maintenant, bien que S&V place une fois encore tous ses espoirs en lui.
- S'ensuit une série de tests pour tester les performances en vitesse et en précision des deux modèles. Je vous en fait cadeau, mais sachez qu'il s'agit de calculer le plus de décimales de Pi le plus rapidement possible — pas de touche Pi à l'époque — et que c'est TI qui en sort vainqueur, après 3mn de recherche, contre 5 pour la HP-67. Avec d'autres algorithmes, ces calculatrices pouvaient aussi calculer une valeur de Pi en... 10 et 6 heures !
- Les programmeurs Asm pourront jeter un œil sur les différents codes présentés et y reconnaître des bribes de ce langage, comme les opérateurs SUM, INV,...
Voilà, maintenant que vous avez un aperçu du contenu de cet article, je vous propose de le lire pour juger par vous même de ces machines .