De toute notre aventure dans l'univers des calculatrices graphiques Texas Instruments, la TI-80 a sans doute été de loin l'un des plus grands mystères que nous ayons eu à résoudre.
Lancée pour la rentrée 1995, la TI-80 a constitué pendant 3 années le modèle d'entrée de gamme de Texas Instruments, intermédiaire entre les TI-81 de 1990 et TI-73 de 1998.
D'ailleurs l'aspect successeur à la TI-81 était appuyé par la numérotation des versions du logiciel présent en ROM, affichable sur ce modèle en tapant
La TI-80 était inférieure à la TI-81 sur plusieurs points majeurs.
Nous pouvons déjà citer la suppression du calcul matriciel. Sans doute que la TI-81 qui en 1990 était la première et seule calculatrice graphique de Texas Instruments, avait été jugée trop avancée en termes de capacités mathématiques et donc constituer une entrave à la déclinaison de toute une gamme de modèles graphiques différents, avec des prix allant de l'entrée au haut de gamme.
Mais ce n'est pas tout, nous pouvons également citer l'effondrement de la définition écran. On passait de 96×64 pixels sur la TI-81 à seulement 64×48 pixels sur la TI-80, soit littéralement une division par 2 ! Le pixel de la TI-80 était de plus grossier et générait des affichages visuellement fort désagréables.
Mais il n'y avait pas que l'écran. De façon générale, le matériel était très étonnant. Il était organisé selon une architecture en 3 puces, en apparence normale pour l'époque :
Faute de faille logicielle identifiée à l'époque, nos premières tentatives d'extraction du logiciel TI-80 furent matérielles. Nous avions retiré et branché la puce ROM LH5359 d'une TI-80 en version 4.0 sur un programmateur d'EPROM.
Et si l'image ROM récupérée de 64 Kio semblait bonne avec la présence en clair de chaînes système, elle en restait malgré tout incomplète car certains messages système y étaient introuvables.
En réalité il y avait une 2ème ROM cachée de 16 Kio contenant le reste du système, directement intégrée au microcontrôleur Toshiba T6M53A.
Justement, le microcontrôleur Toshiba T6M53A ne renferme même pas de processeur 8 bits Zilog z80, rompant donc avec la TI-81 de 1990, et seule exception de toute la gamme graphique non formelle de Texas Instruments. Selon nos dernières recherches il utiliserait un Toshiba TMC17C, un processeur 4 bits n'ayant strictement rien à voir.
Cela peut paraître étrange à une époque où le système était probablement développé en assembleur. Mais il était encore de taille modeste relativement à ce que nous avons connu depuis, et on peut supposer que le travail de portage du code assembleur z80 vers du TMC17C était encore envisageable à un coût raisonnable, moins que ce que le passage à ce processeur très inférieur permettait d'économiser.
Lancée pour la rentrée 1995, la TI-80 a constitué pendant 3 années le modèle d'entrée de gamme de Texas Instruments, intermédiaire entre les TI-81 de 1990 et TI-73 de 1998.
D'ailleurs l'aspect successeur à la TI-81 était appuyé par la numérotation des versions du logiciel présent en ROM, affichable sur ce modèle en tapant
MODE
ALPHA
LN. Là où les dernières TI-81 avaient terminé avec des version 2 (V2.00 et V2.0V), les TI-80 ont directement commencé en version 3 (3.0 puis 4.0).
La TI-80 était inférieure à la TI-81 sur plusieurs points majeurs.
Nous pouvons déjà citer la suppression du calcul matriciel. Sans doute que la TI-81 qui en 1990 était la première et seule calculatrice graphique de Texas Instruments, avait été jugée trop avancée en termes de capacités mathématiques et donc constituer une entrave à la déclinaison de toute une gamme de modèles graphiques différents, avec des prix allant de l'entrée au haut de gamme.
Mais ce n'est pas tout, nous pouvons également citer l'effondrement de la définition écran. On passait de 96×64 pixels sur la TI-81 à seulement 64×48 pixels sur la TI-80, soit littéralement une division par 2 ! Le pixel de la TI-80 était de plus grossier et générait des affichages visuellement fort désagréables.
Mais il n'y avait pas que l'écran. De façon générale, le matériel était très étonnant. Il était organisé selon une architecture en 3 puces, en apparence normale pour l'époque :
- microcontrôleur Toshiba T6M53A
- RAM SRM2264 de 8 Kio
- ROM LH5359 de 64 Kio
Faute de faille logicielle identifiée à l'époque, nos premières tentatives d'extraction du logiciel TI-80 furent matérielles. Nous avions retiré et branché la puce ROM LH5359 d'une TI-80 en version 4.0 sur un programmateur d'EPROM.
Et si l'image ROM récupérée de 64 Kio semblait bonne avec la présence en clair de chaînes système, elle en restait malgré tout incomplète car certains messages système y étaient introuvables.
En réalité il y avait une 2ème ROM cachée de 16 Kio contenant le reste du système, directement intégrée au microcontrôleur Toshiba T6M53A.
Justement, le microcontrôleur Toshiba T6M53A ne renferme même pas de processeur 8 bits Zilog z80, rompant donc avec la TI-81 de 1990, et seule exception de toute la gamme graphique non formelle de Texas Instruments. Selon nos dernières recherches il utiliserait un Toshiba TMC17C, un processeur 4 bits n'ayant strictement rien à voir.
Cela peut paraître étrange à une époque où le système était probablement développé en assembleur. Mais il était encore de taille modeste relativement à ce que nous avons connu depuis, et on peut supposer que le travail de portage du code assembleur z80 vers du TMC17C était encore envisageable à un coût raisonnable, moins que ce que le passage à ce processeur très inférieur permettait d'économiser.
Tellement surprenant que ce serait bien de voir un petit peu ce qu'il y a dans ces puces, surtout que la Toshiba T6M53A ne dispose d'aucun datasheet public.
Et pourquoi pas après tous, nous avions déjà voyagé ensemble au coeur de la puce ASIC TI-NS2006A Zevio ayant équipé les premières TI-Nspire monochromes de 2007.
Et pourquoi pas après tous, nous avions déjà voyagé ensemble au coeur de la puce ASIC TI-NS2006A Zevio ayant équipé les premières TI-Nspire monochromes de 2007.
Aujourd'hui, sous l'impulsion d'Adriweb qui a souhaité donner cette toute nouvelle dimension à notre mission de documentation du formidable patrimoine éducatif développé par Texas Instruments, nous t'annonçons une collaboration avec Boris Marmontel alias TICS Game sur les réseaux sociaux, à l'origine du site Onidev avec justement toute une section dédiée au décapsulage de puces et à l'imagerie des circuits intégrés qu'elles renferment.
Adriweb lui a ainsi donné fort généreusement quelques calculatrices de sa collection dont une de ses TI-80, et nous avons le plaisir aujourd'hui de te présenter un tout premier résultat.
TICS Game a pu en effet retirer la puce ROM LH5359 de la TI-80, la décapsuler proprement, et prendre une photo de son circuit intégré dont tu trouveras un modeste aperçu ci-contre.
Pense à visiter la page du projet liée ci-dessous pour un zoom jusqu'à ×200 !
Nous attendons tes retours, histoire de savoir si ce genre de chose t'intéresse, et si nous devons intensifier nos efforts sur ce projet.
Adriweb lui a ainsi donné fort généreusement quelques calculatrices de sa collection dont une de ses TI-80, et nous avons le plaisir aujourd'hui de te présenter un tout premier résultat.
TICS Game a pu en effet retirer la puce ROM LH5359 de la TI-80, la décapsuler proprement, et prendre une photo de son circuit intégré dont tu trouveras un modeste aperçu ci-contre.
Pense à visiter la page du projet liée ci-dessous pour un zoom jusqu'à ×200 !
Nous attendons tes retours, histoire de savoir si ce genre de chose t'intéresse, et si nous devons intensifier nos efforts sur ce projet.
Source : http://ic.onidev.fr/map/SRM2264LM.html via https://twitter.com/TICS_Game/status/16 ... 6901678105