Aux épreuves orales du concours de recrutement des enseignants de Mathématiques
On peut découper la chose en 3 phases :
Les modèles de calculatrices puis logiciels mis à la disposition des candidats ont varié avec les années, et sont résumés ci-contre depuis la session 2004.
Il est toutefois à noter que, dans un premier temps, les calculatrices n'ont pas disparu suite à la session
(
, la forme adoptée pour l'évaluation des compétences numériques a déjà subi plusieurs évolutions techniques majeures en ce siècle.CAPES
)On peut découper la chose en 3 phases :
- Jusqu'à la session 2010incluse, les candidats souhaitant exposer leurs compétences numériques dans le cadre du sujet, le faisaient sur calculatrices graphiques. La calculatrice personnelle n'était pas autorisée, mais différents modèles de calculatrices étaient mis à disposition des candidats dans la salle de préparation, et des tablettes de rétropojection adaptées à chaque modèle étaient disponibles dans la salle du jury. Les grands constructeurs de calculatrices graphiques faisaient livrer gracieusement le matériel(calculatrices et tablettes)par camions entiers sur le site des épreuves, de façon très assidue chaque année dans le cas deCasioetTexas Instruments, de façon plus épisodique concernantHewlett Packard.
- À compter de la session 2011, plus de calculatrice graphique. Les candidats disposaient directement d'un ordinateur sousWindowsdans la salle de préparation, avec un ensemble de logiciels préinstallés. Un ordinateur disposant du même ensemble de logiciels et connecté à un vidéoprojecteur était disponible dans la salle du jury, et les fichiers conçus par le candidat y étaient transférées par le réseau en fin de préparation.
- Nouveau gros changement à partir de la session 2018, les candidats ne travaillent plus sousWindowsmais surCAPESOS, un système d'exploitationLinuxembarqué sur cléUSB, cléUSBque les candidats recevaient en début de préparation et emportaient eux-mêmes dans la salle du jury.

Il est toutefois à noter que, dans un premier temps, les calculatrices n'ont pas disparu suite à la session
2011
. En effet les logiciels d'émulation de calculatrices des différents constructeurs ont pris le relais et étaient installés sur chaque ordinateur.Suite à la session 2016, le site du jury s'est mis à afficher une information fort étrange à la fin de la liste des logiciels :
Non, le jury du
Cela n'a absolument pas été présenté en ce sens, mais après coup on peut se dire que la suppression d'
NB : algobox et les émulateurs de calculatrices ne seront plus proposés à partir de la session 2018
2018
c'était certes la première session à se passer sous Linux
avec CAPESOS
, mais ce n'était pas un obstacle technique suffisant pour expliquer cette suppression :- Algoboxest un logiciel multiplateforme et est donc entre autres parfaitement disponible sousLinux
- l'émulateur HP Primeest disponible pourLinux
- et Texas Instrumentsavait déjà fourni des versionsLinuxde ses logiciels dans le cadre de l'Agrégation de Mathématiques
Non, le jury du
CAPES de Mathématiques
semblait tout simplement vouloir faire le ménage, et retirer des logiciels pour forcer les candidats à en utiliser d'autres. Pourquoi pas, nous n'avons pas à juger.Cela n'a absolument pas été présenté en ce sens, mais après coup on peut se dire que la suppression d'
Algobox
semblait répondre à la volonté de n'offrir que Scratch
et Python
comme langages de programmation, conformément aux nouveaux programmes du lycée. À l'époque les modèles de calculatrices avaient également le défaut chacun de n'être programmable que dans un langage Basic
spécifique au constructeur.Rentrée 2017, est publiée une première version de la liste de logiciels pour la session
Mais fort bizarrement, le jury allait bien au-delà de ce qu'il avait annoncé dans sa purge. En effet le logiciel
2018
. Elle s'accompagne à la fin d'une mention :NB : algobox et les émulateurs de calculatrices ne sont plus proposés.
Mais fort bizarrement, le jury allait bien au-delà de ce qu'il avait annoncé dans sa purge. En effet le logiciel
TI-Nspire CAS
avait été supprimé de la liste lui aussi. Or, il ne s'agit absolument pas d'un émulateur de calculatrice, mais d'un véritable logiciel intégré de Mathématiques, issu historiquement d'une fusion du logiciel de calcul formel Derive
et du logiciel de géométrie dynamique Cabri
. Le seul rapport avec la calculatrice est que le logiciel permet entre autres de choisir d'afficher les documents au format calculatrice (notamment pour prendre des captures d'écran comme sur calculatrice sans avoir à connecter cette dernière)
, et également entre autres l'enregistrement des documents dans un format pouvant être ouvert sur calculatrice.
Dans le contexte précédent quelle ne fut pas notre indignation de découvrir dès décembre 2017 une mise à jour de la liste rajoutant l'émulateur de calculatrice
NumWorks
.La mention de fin de liste indiquant qu'il n'y avait plus d'émulateur de calcultarice avait comme par hasard été retirée lors de cet ajout. Cela empêchait certes la page de se contredire elle-même dans l'instant, mais pas de se contredire dans le temps puisque nous disposons de toutes les sauvegardes et te les lions à chaque fois.
Etait-ce tout simplement parce que la
NumWorks
était programmable en Python
, contrairement à toutes ses concurrentes à l'époque ?Quoi qu'il en soit, nous étions également fort surpris niveau pertinence de cet ajout. L'émulateur
NumWorks
a l'énorme défaut de ne pas retenir la saisie : tout ce que le candidat y saisit pendant son temps de préparation sera perdu lors de sa fermeture, notamment lors de l'extinction du système pour se rendre dans la salle du jury. Il n'y a aucune possibilité d'en sauvegarder ou recharger un état, et c'est même un piège pour les candidats qui ne seraient pas au courant. À quoi cet émulateur pouvait-il donc bien servir ?...Nous comprenions parfaitement que le constructeur bride cet émulateur par rapport à la calculatrice physique, c'est totalement légitime. Sinon les élèves utiliseraient directement cet émulateur gratuit sur leur tablette/smartphone sans jamais avoir à acheter de calculatrice.
Mais maintenant que la licence
NumWorks
a changé et n'autorise plus la redistribution par des tiers du code compilé, il serait peut-être grand temps de reconsidérer la question.Juillet 2019, une mise à jour de la liste annonce la suppression de
C'est fort étrange, une fois de plus.
Des éditions sont de plus disponibles pour différents modèles de calculatrices , permettant ainsi de réunir les utilisateurs devant une interface unique et des fonctionnalités haut de gamme communes, peu importe le prix d'achat de leur machine.
À la rigueur pourrait-on reprocher à
Xcas
pour la session 2020.C'est fort étrange, une fois de plus.
Xcas
est un logiciel de mathématiques intégré par , enseignant-chercheur à l'Université de Grenoble, comportant entre bien d'autres choses un moteur de calcul formel, et programmable dans une syntaxe Python
.Des éditions sont de plus disponibles pour différents modèles de calculatrices , permettant ainsi de réunir les utilisateurs devant une interface unique et des fonctionnalités haut de gamme communes, peu importe le prix d'achat de leur machine.

À la rigueur pourrait-on reprocher à
Xcas
de n'être pas véritablement programmable en Python
mais juste dans une syntaxe proche du Python
. Le code Python
devait être adapté dans nombre de cas. Mais ce serait ici encore une application bien extrême des règles que nous supposons... avec certains.Xcas
fut finalement réintégré à la liste dès la session 2020
suite aux protestations.Sessions
Nous doutons que beaucoup de candidats aient fait appel à cet émulateur lors de leur oral suite au gros problème évoqué plus haut, les derniers rapports du jury ne faisant d'ailleurs strictement aucune mention au sujet de cet outil.
Par contre il n'en offrait pas moins une mise en avant exclusive de la seule calculatrice
2018
, 2019
et 2020
donc, l'émulateur NumWorks
est ainsi le seul émulateur de calculatrice graphique utilisable par les candidats aux épreuves orales du CAPES de Mathématiques
. Nous doutons que beaucoup de candidats aient fait appel à cet émulateur lors de leur oral suite au gros problème évoqué plus haut, les derniers rapports du jury ne faisant d'ailleurs strictement aucune mention au sujet de cet outil.
Par contre il n'en offrait pas moins une mise en avant exclusive de la seule calculatrice
NumWorks
auprès des futurs enseignants.
TI-83
pour la session 2021
après 4 ans d'absence, Texas Instruments
en ayant en effet développé une version compatible Linux
acceptée dans la liste, cette fois-ci dans son édition couleur TI-83 Premium CE
.Un gros avantage par rapport à l'émulateur
NumWorks
Toutefois petit problème, ce logiciel n'émulait que l'ancien modèle
Cet émulateur n'était donc pas programmable en
TI-83 Premium CE
, et pas la nouvelle TI-83 Premium CE Edition Python
.Cet émulateur n'était donc pas programmable en
Python
mais uniquement dans le langage Basic
propriétaire de Texas Instruments
, critère qui semblait avoir suffi à exclure bien d'autres logiciels avant lui.
CAPES de Mathématiques
vient d'être mise à jour pour la session 2022
. Au menu, une nouvelle purge :- Geogebra
- LibreOffice
- émulateur NumWorks
- Python(bibliothèquesviamatplotlib,numpyetscipy)Pyzo
- Scratch
émulateur TI-83 Premium CEXcasJupyter

CAPES de Mathématiques
annonce la suppression de Xcas
, alors que ce logiciel est presque programmable en Python
. Décidément, ils y tiennent dur comme fer.Ou bien le but serait-il d'empêcher les candidats d'avoir accès à un moteur de calcul formel ? Dans ce cas, nous signalons que pour être cohérent, il faudrait également supprimer
Geogebra
qui en intègre un, même si à la différence ce n'est pas mis en avant dans le nom du logiciel.Et également, nous apprenons avec stupeur la disparition pour la session
2022
de l'émulateur TI-83 Premium CE
, et ce alors que l'émulateur NumWorks
est pour sa part conservé.Est-ce parce que ce premier n'est pas programmable en
Python
?Malgré des membres de jury de plus en plus compétents dans le domaine numérique, l'offre logicielle au
CAPES de Mathématiques
est en plein effondrement. Plus que 5 éléments quand elle a pu en compter jusqu'à 13, on peut la résumer à la suite bureautique, Geogebra
, et pour la programmation Scratch
ou Python
selon le niveau sur lequel le candidat est interrogé, à croire qu'il n'existe qu'une seule bonne façon de faire du numérique en Mathématiques.Le jury n'a bien évidemment absolument pas à se justifier et nul doute qu'il agit pour le plus grand bien des futurs enseignants et de leurs futurs élèves, mais il n'empêche que la logique selon laquelle les logiciels rentrent et sortent de la liste nous est totalement inaccessible, et qu'en l'absence d'explication logique la seule alternative pour l'observateur extérieur est le pire.
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