
Vous avez surement déjà entendu parler des recherches sur les embryons, ces êtres "primitifs" à divers stades de développement entre le zygote (oeuf) et l'organogenèse (foetus).
Ces recherches sont soumises à des contraintes à la fois scientifiques, philosophiques et politiques, regroupées dans ce qu'on appelle la Bioéthique.
Il s'agit de savoir jusqu'à quel point l'homme peut se permettre de manipuler la vie, en particulier la vie humaine, et la bioéthique concerne donc de nombreux sujets en plus de la recherche sur l'embryon comme l'euthanasie, le clonage, la vente d'organes, la PMA, etc...
La tendance a d'ailleurs longtemps été à l’intégrité et la non-marchandisation du corps humain et de ses produits, même ceux utilisés à des fins médicales ou de recherche (lait maternel, sang, organes, anticorps, protéines et substances hormonales... et embryons), ces produits étant fournis toujours gratuitement (dons d'organes, dons de son corps à la science, don de lait, don de sang...) . Ceci est en train de changer dans plusieurs pays, dont la France (mères porteuses, par exemple).

Alors...
1) Pourquoi les embryons, c'est pratique pour la recherche
Les cellules des embryons sont en perpétuelle division, et ceci pour faire grossir l'embryon

Ces cellules se "spécialisent" ensuite dans des domaines de plus en plus ciblés, et acquièrent des propriétés morphologiques et fonctionnelles pour exercer leur future fonction.
On appelle ceci le processus de différenciation.
C'est comme ça qu'on passe d'une cellule dite souche à un neurone par exemple.
exemple de différenciation:

Bref, au début chez l'humain, on a que le zygote (l'oeuf), puis deux feuillets embryonnaires (deux types de cellules différents), puis trois, puis de plus en plus...
Et donc le truc cool chez les embryons, c'est qu'il y a plein de cellules dites totipotentes ou multipotentes (faible nuance).
Donc non seulement ces cellules peuvent se multiplier pendant très longtemps, mais en plus on peut les faire se transformer en a peu près tous les types de cellules selon les paramètres dans lesquels on les cultive.
Et ça, c'est super pratique pour les chercheurs: Ils peuvent ainsi étudier X fois le dévellopement d'un neurone par exemple, tester ce que ça fait si on applique telle substance X ou Y dessus, en bref, c'est chouette.

2) Où est le problème ?
Le problème, c'est qu'arracher une cellule multipotente à un embryon qui n'en a que 8, 16, 32 ou 64, ça le tue. Le pauvre bichou.
Et bizarrement, ça ne choque personne. Si je disais qu'on allait disséquer des bébés pour la recherche, il y aurait beaucoup plus de cris ! (surtout des filles

Pourquoi ? C'est simple: La question est: à partir de quand commence l'humanité ? Y'a-t-il une âme ou un esprit en plus du corps ? A partir de quand ? Avec l'apparition de l'intelligence ? Des questions qui font peur...
Certains pensent que l'on devient humain à la naissance, ou lors du 3e mois.
Mon humble avis personnel, que je vous invite à étudier, est qu'à partir du moment où nous avons un être vivant (une cellule) avec un génôme humain (23 paires de chromosomes et des géniteurs humains) - la trisomie, c'est encore un autre débat bioéthique - il s'agit d'un être humain en dévellopement. Tuer cet être humain en dévellopement, c'est tuer une vie humaine.
Disposer du droit de vie ou de mort sur des humains, c'est de l'esclavage.
Humains qui, en l'occurrence, sont en dévellopement, et n'ont pas tellement de moyen de s'exprimer. Et tuer des faibles pour une bonne cause, ben, c'est comme manger le mousse sur le navire quand y'a plus rien d'autre, c'est paaaaaas la méthode la plus éthique qui soit...
3) L'animal, mieux protégé que l'humain
L'union Européenne a adopté des règles très contraignantes (et donc très chères) pour encadrer les recherches sur les embryons animaux (Directive 2010/63/UE du 22/09/2010).
ces règles ont étét appliquées en France le premier février 2013, il est donc aujourd'hui plus facile de travailler sur des humains que sur des animaux.
4) Une alternative possible
Le prix Nobel de médecine 2012 récompense Shinya Yamanaka, chercheur japonais qui a mis au point la technique six ans plus tôt à l’université de Kobé:
Ce type génial a inventé un processus de dé-différenctiation des cellules, qu'on appelle cellules IPS.
Ces cellules peuvent ensuite être redifférenciées en ce qu'on veut.
On a ainsi réussi la transformation de fibroblastes (tissu conjonctif) en cellules cardiaques le 19 Juillet dernier, par exemple.
Bien qu'encore peu répandues, ces cellules sont très prometteuses et rendent inutiles les recherches sur l'embryon, en particulier après l’annonce du gouvernement japonais au printemps dernier d’un investissement massif sur les cellules reprogrammées, des essais cliniques sont autorisés depuis mi-juillet.
En savoir plus sur les cellules IPS: http://www.inserm.fr/thematiques/immuno ... duites-ips
5) Pas de brevet possible
Pour confirmer l'absurdité de l'exploitation des embryons humains en UE, la cour de Justice a récemment interdit d'établir des brevets à partir de recherches impliquant la destruction d'embryons au nom de leur humanité. (arrêt Brüstle/Greenpeace du 18/10/2011).
Elle constate en effet que dès la fécondation, le processus de dévellopement humain est lancé.
6) Des intérêts financiers majeurs
Certaines entreprises pharmaceutiques et laboratoires de recherche en pharmacologie convoitent les cellules souches embryonnaires. Ils estiment pouvoir faire des économies de plusieurs milliards de dollars, par exemple en supprimant les étapes coûteuses comme les essais sur l'animal.
7) La situation en France et UE aujourd'hui
- Le budjet accordé à la recherche sur l'embryon en UE pour 2014-2020 est en cours de discussion
- En 2011, la loi de Bioéthique limitait la recherche sur l'embryon humain. Cette loi est en train d'être rediscutée par l'actuel gouvernement, "en douce".
- En France, le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi libéralisant la recherche sur l'embryon humain. L'embryon est en train de devenir une proie du marché et du scientisme, autrement dit du trafic.
- Quatre associations françaises réunies sous le label européen "Un de nous" interpellent les députés pour défendre la dignité de tout être humain vivant contre toute recherche conduisant à sa destruction. Elles dénoncent la manière dont le destin des embryons humains congelés est soumis au vote de l’Assemblée nationale, en catimini et sans débat. Un de nous a collecté en quelques semaines plus de 730 000 signatures de citoyens européens, dont 65 000 en France, pour protéger l’embryon humain.
8) Agir ?
La France n'a plus d'outils ni de responsables politiques et juridiques capables de défendre l'être humain au cours de sa période embryonnaire. C'est plutôt aux instances internationales que l'on s'adressera pour redonner à la protection de ces êtres humains une réelle portée, l'UE notamment.

La Cour de Justice de l'UE a récemment interdit la brevetabilité des innovations impliquant la destruction d'embryons humains au nom de leur humanité.
Vous pouvez dès maintenant signer la pétition lancée par "Un de Nous" afin de bloquer le budjet qui est en cours de discussion. Une partie des états membres de l'UE refuse de financer ces recherches dans leurs lois nationales, et pourtant ils les financent indirectement, via l'UE !
L'initiative rassemble déjà 850 000 signatures et doit atteindre le million avant fin octobre pour être présentée à la Commission européenne puis au Parlement.
Je vous invite notamment à vous tenir informé de ce projet qui passe un peu "en douce" en France, ceci via:
- Le site http://genethique.org
- Les nombreuses newsletter de genethique, d'undenous.fr, de la fondation Jérome Lejeune
Je suis conscient d'exprimer un certain avis politique, et suis prêt à retirer tout propos jugé choquant ou inadapté à TI-Planet. J'espère quand même que par intérêt scientifique, je vous ai intéressé !

Merci, n'hésitez pas à réagir ! Pour ou contre le règne des congélateurs sur la vie humaine ?