Interview: Peter Balyta, Président de TI EducationTechnology

[Hayleia]

Les PTTKillers sont sortis à cause de 3.2.0.1212, pas à cause du 3.2.3.1233 beaucoup plus tardif.

Oui, pardon. Je ne me souvenais plus du numéro après le 2, mais en tout cas ce n'était pas le 3.2.4 restrictif

Les PTTKillers sont sortis à cause de 3.2.0.1212, pas à cause du 3.2.3.1233 beaucoup plus tardif. Après les PTTKillers, on a eu la modif hardware des plus vieilles Clickpad (une modif qui les soustrait absolument au contrôle de qui que ce soit, vu que la confiance racine est cassée), et surtout nLaunch, puis nLaunch CX, et leur descendant nLaunchy.

(il suffit de fournir des School Property pour savoir si une personne a gardé sa calculatrice)...

Fournir des School Property n'est pas vraiment une solution, car les machines School Property peuvent être achetées d'occasion à l'unité. C'était le cas de celle que j'avais achetée d'occasion, sans avoir cherché à avoir une School Property. Et puis le case switching est un grand classique, facilement réalisable pour les Clickpad/Touchpad

Mmh, c'est exact. Dans ce cas, il faudrait fournir des calculatrices à tout le monde (on peut leur demander le modèle qu'ils veulent) et ce une fois qu'ils sont assis avec leur sac hors de portée...

[Adriweb]

Mmh, c'est exact. Dans ce cas, il faudrait fournir des calculatrices à tout le monde (on peut leur demander le modèle qu'ils veulent) et ce une fois qu'ils sont assis avec leur sac hors de portée...

C'est ce que fait mon école d'ingé (et prépa) - juste pas avec des Nspires parce qu'on n'a pas ce genre de calculatrices (on a des TI-30 ). Mais aux USA c'est pas un problème du tout.

[critor]

Ce n'est peut-être qu'un concours de circonstances, mais j'approuve l'analyse d'Hayleia.

Les OS 3.2.0/3.2.3, ce n'était rien.
Ils refusaient Ndless mais n'empêchaient pas de retourner en 3.1 pour l'utiliser alors que ça aurait été ultra facile.

Par contre, après la sortie des attaques PTT sur Omnimaga.org (puis après modération, diffusées sur d'autres forums de calculatrices comme cnCalc.org ou même plus généralistes - voir Google) et de Nlaunch (permettant le CAS sur non-CAS), la riposte fut terrible en comparaison:

• OS 3.2.4 bloquant le retour à l'OS 3.1 et à Ndless
• Boot2 3.2.4 bloquant Nlaunchy
• OS 3.6 bloquant TNOC
• OS 3.6 faisant une vérification matérielle encore plus stricte pour le CAS, ce qui a pour conséquence de détruire les prototypes TI-Nspire Clickpad DVT1.2 et DVT2.0
• nouveau matériel HW-J (puis K et L) bloquant de façon permanente et inaltérable les versions 3.1 (OS et Boot2) compatibles Ndless/Nlaunch

[parisse]

De toutes façons, il ne faut pas être naïf : le but des constructeurs de calculatrices n'est pas de favoriser l'enseignement (des maths), c'est de faire du business. Sinon, qu'est-ce qui justifie que la nspire CX CAS soit plus chère que la nspire CX tout court ? Et sur les calcs, j'ai le sentiment que l'EN (en France et ailleurs aussi probablement) souhaite avoir le contrôle le plus complet possible (mode examen, contrôle fin des possibilités autorisées) par le secret, ils sont donc cul et chemise avec les constructeurs, même si ça ne va pas dans le sens de la baisse des prix qu'aurait par exemple permis l'utilisation de netbooks/smartbooks ou que pourraient permettre des tablettes "génériques".
Erreur stratégique à mon avis : les failles existeront comme elles l'ont fait dans le passé. Il reviendrait globalement moins cher de prêter du matériel complètement contrôlé lors des examens (par ex. pour le bac le coût serait probablement de 2 ou 3 M€/an, à comparer au prix payé par les familles), d'utiliser du matériel moins spécifique, de remettre les constructeurs dans leur rôle, à savoir faire du hardware et pas du software. Il serait plus innovant de choisir parmi les softs ayant un intérêt éducatif, si possible open-source (il suffit de voir la réactivité des projets closed-source en termes de correction de bugs, le risque de disparition pure et simple des softs closed-source, et la capacité d'innovation des projets open-source).
En tout cas dans les conditions actuelles, la course du chat et de la souris entre ndless et les mises-à-jour des OS de TI a de beaux jours devant elle.

[Levak]

Code: Tout sélectionner

this->parisse_ = new LionelDebroux();


[Excale]

Et sur les calcs, j'ai le sentiment que l'EN (en France et ailleurs aussi probablement) souhaite avoir le contrôle le plus complet possible (mode examen, contrôle fin des possibilités autorisées) par le secret

Justement, il me semble qu'en France, on est bien plus libre que dans beaucoup d'autres pays concernant les calculatrices aux examens. Le mode examen n'est pas utilisé (sauf peut-être par une poignée de professeurs?), et les calculatrices autorisés n'ont que la restriction d'être une calculatrice, de ne pas avoir de module externe branché et de n'avoir pas le droit de communiquer avec l'exterieur.

(il suffit de voir la réactivité des projets closed-source en termes de correction de bugs, le risque de disparition pure et simple des softs closed-source, et la capacité d'innovation des projets open-source).

Surtout TI . Des bugs "de base" non corrigés après deux ans et demi (et je peux parier qu'ils ne seront par corrigés au bout de trois ans), ça veut quand même dire que certaines personnes auront fait tout leur lycée avec un bug connu sur leur Nspire...

En tout cas dans les conditions actuelles, la course du chat et de la souris entre ndless et les mises-à-jour des OS de TI a de beaux jours devant elle.

Ça marcherait bien en pratique si il y avait un peu plus de monde jouant à la souris. En l'état, il y a malheureusement de longs mois où des personnes sont privées de Ndless (je pense principalement par manque de temps disponible pour Ndless par les gens étant capable de le faire).

[Lionel Debroux]

Si les solutions techniques et organisationnelles intelligentes, le bien collectif des utilisateurs et l'augmentation des connaissances sur un mode collaboratif, primaient, le monde serait très différent
Du reste, la très petite minorité aux commandes ne veut surtout pas que ça arrive.

Les examens en France sont moins stupides (d'un point de vue restriction des calculatrices) que dans de nombreux autres pays, et c'est grâce à ça que les TI-68k ont toujours représenté une proportion plus élevée du marché que dans ces autres pays.

Sinon, qu'est-ce qui justifie que la nspire CX CAS soit plus chère que la nspire CX tout court ?

Du temps des Nspire Clickpad, c'était encore beaucoup moins justifié: la Clickpad non CAS, avec son système de claviers interchangeables pour faciliter la transition 84+ -> Nspire (avec un émulateur lent et buggé fait par TI, la communauté a montré qu'elle faisait beaucoup mieux), ne pouvait pas être moins chère à produire qu'une Clickpad CAS à clavier fixe.

Même si j'ai eu des cours/TPs pour un module à l'UFR de maths de l'UJF avec un de ses collègues, et fait des stages dans les deux bâtiments de l'UFR IMA les plus proches de l'UFR de maths, je n'ai jamais rencontré Bernard Parisse (en sachant que c'était lui, du moins).

[parisse]

Oui, actuellement la situation des calcs au bac est bonne en France, mais rien ne dit que c'est ad vitam aeternam : je me suis laissé dire que l'IG est très intéressée par le mode examen.
La crainte c'est les anti-sèches et le calcul formel qui trivialise certains exercices (cf. le programme pour l'étude des suites présenté ce week-end). Plutôt que de faire des exercices où on puisse se servir intelligemment de l'outil de calcul, la tentation est forte d'interdire/limiter l'outil pour pouvoir continuer à poser des exercices formatés (en interdisant ou en limitant les outils de calculs), c'est plus facile à concevoir.
Je ne suis d'ailleurs pas opposé à ce type d'exercices pour une partie de l'épreuve, mais rien n'empêche d'organiser une épreuve de maths au bac en 2 parties avec une 1ère partie sans outil de calcul à rendre par exemple au bout d'une heure. Par contre, j'estime qu'on doit avoir le droit de faire ce qu'on veut d'un produit qu'on a acheté et donc je suis opposé aux limitations artificielles (par exemple les 2 modèles nspire ou la non activation du CAS sur les HP39G).
Donc pour moi le mode examen tel qu'il est conçu aujourd'hui (avec toutes les conséquences que ça a sur l'accès au matériel) n'est pas légitime.

[critor]

En effet il avait été question du mode examen en mai 2012 lors d'un échange sur l'usage des calculatrices auquel la DGESCO avait convié les syndicats enseignants:
http://www.fo-snfolc.fr/IMG/pdf/audienc ... 5-2012.pdf

Et compte-rendu d'un autre syndicat au cas où, le mélange des deux étant possiblement plus objectif et exact:
http://snalc-reunion.com/index.php?opti ... Itemid=663


Il ne semble pas vraiment y avoir d'instance particulière sur le calcul formel, mais plutôt sur la capacité des calculatrices à contenir des "pompes".

D'ailleurs, tel qu'il existe actuellement sur certaines calculatrices, le mode examen bloque l'accès à tout document personnel enregistré avant son activation, mais nullement au moteur formel intégré lorsque présent.



Mon opinion personnelle est que si les sujets d'examens et leurs barèmes de correction sont bien faits, les pompes ne permettent pas de sauver n'importe quel candidat.
Il est évident que, normalement, aucun candidat n'aura dans sa calculatrice le sujet exact de l'examen corrigé.

Un tel candidat consultant des pompes doit donc faire preuve de nombre de capacités non majoritaires selon moi:

• trouver rapidement le document adéquat (en gros, l'avoir créé lui-même ou l'avoir déjà lu - une tonne de documents téléchargée la veille et jamais consultée auparavant ne servira à rien de plus qu'à passer le temps stérilement)
• le comprendre, et donc réussir à l'appliquer si c'est un cours ou formulaire, ou arriver à l'adapter si c'est un exercice corrigé

Hélas, les sujets d'examens ne remplissent pas toujours les conditions ci-dessus.

On peut constater par exemple sur une majorité écrasante des exercices d'algorithmique tombés au BAC depuis la session 2012 une pauvreté désolante, avec de façon quasi systématique un contexte de suites récurrentes et les deux ou trois mêmes types d'algorithmes.

C'est d'ailleurs à mon sens en contradiction avec le programme actuel du lycée, dont l'esprit est de présenter l'algorithmique comme un thème transversal à mettre en application dans tous les chapitres, et à ne surtout pas enseigner à part ou dans un unique chapitre.

[parisse]

Le calcul formel est bien cité dans les 2 documents, pas aussi craint que les anti-sèches mais pas loin, présenté une fois comme problématique car pouvant résoudre les exercices, et une autre fois comme source potentielle d'inéquité entre les candidats (ce 2ème argument est d'ailleurs de ma propre expérience souvent une façon politiquement correcte de refuser le calcul formel).
Le document du Snalc semble indiquer que le vent souffle actuellement dans le sens du mode examen, ce qui veut dire que tous les constructeurs vont renforcer leurs mesures de protection. Autrement dit, vous n'achèteriez plus une calculatrice dont vous pourriez faire ce que vous voulez, mais une calculatrice dont vous ne pourriez faire que ce que le constructeur vous laisse faire.