Réforme de l’orthographe : pour ou contre ?

Vous êtes déjà peut-être au courant ; parmi les nombreuses réformes scolaires dans lesquelles on trouve des tablettes dans les cartables, une nouvelle vient maintenant s’ajouter au lot, ce qui n’est pas sans provoquer de virulentes réactions sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une simplification générale de l’orthographe que l’on trouvera dans les manuels pour la rentrée prochaine, et que les élèves devront apprendre, allant à contre-courant des règles d’usage. Parmi les nouveautés, « oignon » s’écrira désormais « ognon », des accents circonflexes disparaîtront, « nénuphar » sera remplacé par « nénufar »… Bien évidemment, les réactions sont immédiates. Issus d’une véritable résurrection de l’intérêt pour l’orthographe de la langue française, qui semblait pourtant être un patrimoine culturel depuis longtemps oublié, les mot-dièses sont au rendez-vous, avec en tête de file le fameux #Jesuiscirconflexe.
Cette réforme correspond-elle à une trahison de l’histoire de la langue, ou d’un nivellement par le bas ?
Plutôt que de réagir immédiatement sous le coup de l’émotion, j’ai préféré lire le document décrivant précisément les choix et leurs raisons ; je vous invite à le consulter si cela vous intéresse. Remarquez que cette réforme n’est pas une nouveauté et date d’un quart de siècle ; simplement, ce n’est que maintenant que les éditeurs commencent à l’adopter. L’on peut prendre connaissance d’éléments assez intéressants, comme les suivants :
À titre personnel, malgré le purisme que vous me connaissez à propos de la linguistique, je suis plutôt favorable aux propositions. J’exprime toutefois plus de réticence à l’égard des suivantes, que je ne suivrai donc probablement pas :
Quel est votre avis sur la question ? Folie ou réalisme ? Êtes-vous d’accord avec toutes les décisions ? En auriez-vous ajouté ? Ou cela vous est-il égal ?
Cette réforme correspond-elle à une trahison de l’histoire de la langue, ou d’un nivellement par le bas ?
Plutôt que de réagir immédiatement sous le coup de l’émotion, j’ai préféré lire le document décrivant précisément les choix et leurs raisons ; je vous invite à le consulter si cela vous intéresse. Remarquez que cette réforme n’est pas une nouveauté et date d’un quart de siècle ; simplement, ce n’est que maintenant que les éditeurs commencent à l’adopter. L’on peut prendre connaissance d’éléments assez intéressants, comme les suivants :
- Les acteurs impliqués ont réfléchi aux objectifs et aux conséquences.
- Ils ont procédé à des changements mesurés et réfléchis.
- Le but des simplifications n’est pas de baisser le niveau scolaire, mais d’accompagner et aider l’évolution de la langue et de la rendre plus accessible aux étrangers, ainsi que de corriger des décisions absurdes prises dans le passé.
À titre personnel, malgré le purisme que vous me connaissez à propos de la linguistique, je suis plutôt favorable aux propositions. J’exprime toutefois plus de réticence à l’égard des suivantes, que je ne suivrai donc probablement pas :
- Lorsque l’on écrit des numéraux en toutes lettres, il faut désormais mettre partout des traits d’union plutôt que de n’en mettre qu’entre les dizaines et unités. Par exemple, 120.235 devrait maintenant s’écrire « cent-vingt-mille-deux-cents-trente-cinq » au lieu de « cent vingt mille deux cents trente-cinq ». Je trouve cela dommage car la règle d’avant n’était pas si compliquée. J’ai maintenant l’impression d’être inondé de traits d’union. J’aurais plutôt fait que les traits d’union se mettent entre les centaines, dizaines et unités pour que l’on voie visuellement des groupes de trois chiffres, comme le point séparateur le permet quand on écrit le nombre en chiffres romains. Cela aurait donné : « cent-vingt mille deux-cents-trente-cinq ».
- Le « e » final lors d’une inversion sujet-verbe prend maintenant un accent grave plutôt qu’un accent aigu, pour des raisons de « régularité ». Ainsi, « dussé-je » se voit remplacé par « dussè-je ». Je trouve cela vraiment moche, en plus du fait que ça crée des ambiguïtés supplémentaires à l’oral dans certains cas. Par exemple, « mangè-je » pourrait être compris comme « mangeais-je » ou « mangeai-je ».
Quel est votre avis sur la question ? Folie ou réalisme ? Êtes-vous d’accord avec toutes les décisions ? En auriez-vous ajouté ? Ou cela vous est-il égal ?