Fraude calculatrice université

[ant0ne]

Bonjour,

Je viens vers vous parce que je suis un peu perdu et que j'ai besoin de conseils :

Les faits :
Examens de première session de master 1, un prof surveillant a vu du cours sur ma calculatrice, il m'a fait signer un procès verbal indiquant que j'avais du cours sur ma calculatrice. Seule consigne du sujet :
"Tout document interdits, calculatrice autorisés"
(Il n'a pas fouiller la calculatrice mais l'a prise pour la montrer à un autre surveillant puis me l'a rendu.)


Toutes mes notes de cette session d'examen ont étés suspendues, même celles n'incluant pas la calculatrice (exemple : anglais)


Mon proviseur m'a indiqué qu'ils ne pouvaient rien arranger en interne (j'étais d'accord pour repasser la matière concernée) parce que le jury à demandé à ce que je passe en conseil, ce conseil qui se tiendra le mois prochain. Les rattrapages (2eme session) sont la semaine prochaine (22,23,24 février). Il m'a fait comprendre indirectement qu'ils voulaient que je serve d'exemple... Et que je devais quand même repasser tous mes examens puisque nous n'aurions toujours pas la décision du jury d'ici là.

En bref, j'estimais que mettre son cours sur la calculette était un droit, aujourd'hui je vois que c'est "pas vu pas pris" et je trouve ça ridicule.

Dois-je repasser la session entièrement et faire profil bas en espérant que ça suffira ou il y a t'il d'autres solutions ?

Je m'en remet à vous, mon entourage n'étant pas assez spécialisé pour m'aider.

Merci, j'espère avoir respecté les règles du forum.

Si des précisions sont à apporter n'hésitez pas à me poser vos questions

Ma calculatrice : ti-nspire CAS

A.

[critor]

Bonjour.


Ce n'est pas tellement "pas vu pas pris", cela dépend surtout de sur qui tu tombes.

Mais en effet c'est totalement injuste : toutes les autres calculatrices de la salle étaient certainement loin d'être vides. L'égalité aurait nécessité de toutes les regarder.

Personnellement, une épreuve scientifique ne pouvant être résolue par un simple plagiat de documents préexistants, je me moque bien de savoir ce qu'il y a dans les calculatrices ou pas.


Comme ce n'est pas le BAC mais le BTS, ton dossier devrait il me semble passer devant la commission disciplinaire de l'Université, qui contrairement à la commission disciplinaire du BAC est paritaire (égalité d'effectif entre les représentants des institutions/enseignants et ceux des élèves/étudiants).
Commission qui devrait donc prendre le temps de réfléchir et donc véritablement juger, contrairement à celle du BAC créée juste pour condamner au plus vite devant un nombre de cas à gérer en forte croissance.


Pour la commission du BAC, je sais que tu as le droit de t'y produire, ou d'y produire ton avocat.
Là, je ne sais pas.

C'est quel lycée ?

[ant0ne]

Ce n'est pas un BTS, c'est un master en deux ans (bac+4 puis +5) (la il s'agit des premiers examens de la première année) à l'Université d'Évry (91), je suis en alternance aussi !
Merci de votre retour rapide, il serait donc quand même plus judicieux de faire profil bas et d'espérer que le jury ne me sanctionne pas trop sévèrement ?(l'interdiction de passer un examen dans les 5 ans ou même de ne pas valider mon année suffisent à me faire peur)

[critor]

Je voyais BTS dans ton profil, c'est pour ça.

Voici la composition de la commission disciplinaire de l'Université :

• 2 professeurs
• 2 maîtres de conférence
• 1 enseignant d'un autre corps
• 5 étudiants

J'ai dit que tu étais dans une meilleure situation que d'autres avec cette commission paritaire (5/5), mais je ne serai absolument pas pour faire profil bas.
On ne peut exclure l'hypothèse de membres méconnaissant les calculatrices et donc plus influençables quand on leur exposera que c'est pas bien ce que tu as fait.

[ant0ne]

C'est ce qui me fait peur justement, ces gens ne seront pas totalement impartiaux et je me dis que même si j'avais le "droit" eux vont se dire que ce que j'ai fait n'est pas bien. Mais je trouve ça totalement injuste, l'épreuve ne nécessitait pas du tout une calculatrice programmable, et puis 99% de la salle avait aussi du cours...
Sur quels axes pensez vous que je peux "construire une défense" ? Et dans le cas où je ne suis pas d'accord avec la décision du conseil, il y a t'il d'autres recours ?

Encore merci !

[Wistaro]

Salut.

Il y a eu d'autres cas dans le même genre, mais pour l'examen du baccalauréat.

Ici, ce n'est pas pareil, mais tu peux rentrer en contact avec les membres concernés (et éventuellement contacter leurs avocats si besoin).
(cf ici, entre-autre)

Déjà, la première chose à faire serait de lire en détail le règlement de ton université concernant les examens.

Si, comme tu le dis, il est simplement indiqué "calculatrices autorisées", tu peux avancer le fait que la calculatrice est utilisable, et que par conséquent la mémoire également, mémoire qui t'appartient.
Cette mémoire t'appartient, tu y met ce que tu souhaites.

[critor]

Que tout-le-monde le fait, qu'il ne faut pas commettre d'injustice, que des formulaires sont même intégrés selon les modèles/constructeurs (comment distinguer ce qui vient du constructeur de ce qui vient du candidat?...).
Mais il ne faut pas non plus paraître arrogant - un avocat trouverait sûrement les bons mots.

Que la consigne "Tout document interdits, calculatrices autorisées" ne correspond pas à ce que l'on te reproche, que tu ne comprends pas, que tu n'avais pas imaginé cela une seule seconde.
En autorisant en dernier les calculatrices, sans précision ni lien avec ce qui précède, cela devient donc prioritaire sur la consigne précédente : donc, calculatrices et tout ce qu'il y a dedans.
Avec la séparation au milieu, on tend à bien séparer les deux, et donc à comprendre documents papiers uniquement.
Une consigne plus exacte aurait été "Calculatrices autorisées, tous documents interdits", ou encore de façon encore plus claire "Calculatrices autorisées mais tous documents interdits".

La décision est susceptible d'appel devant le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Et il me semble que si cela ne te convient toujours pas, tu peux encore aller jusqu'au tribunal administratif.
Mais il faut bien sûr avoir l'argent et le temps - à toi de voir jusqu'où est-ce que ça vaut le coût.

[parisse]

La procedure a l'universite est la suivante
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=515EB796102C25CAEC0BFB59C6C92382.tpdila17v_3?idSectionTA=LEGISCTA000027866033&cidTexte=LEGITEXT000006071191&dateTexte=20170214
effectivement on peut se faire assister par quelqu'un (c'est meme conseille!) qui peut etre un avocat.
S'il n'y a rien de plus dans les consignes comme par exemple l'autorisation de la calculatrice uniquement pour faire des calculs ou des representations graphiques a partir des donnees du sujet, il me semble que ca devrait finir par un non-lieu, pour cela il faudrait plaider la bonne foi et produire un exemple de sujet avec des consignes restreignant explicitement l'usage des calculatrices, critor il me semble que tu avais un exemple pour un bac specifique relevant du ministere de l'agriculture si ma memoire est bonne?

[critor]

Merci pour ton intervention sur ce fil.

Oui, la confirmation par le TA de Rennes en 1999 d'une sanction contre un candidat au BAC Technologique agricole fait jurisprudence pour les seuls examens et concours de l'enseignement agricole (le jugement étant fondé sur le code rural).

Par la suite et jusqu'en 2011, les sujets de Sciences de la Matière (Physique Chimie) du BAC STAV ont fourni un "rappel" sous l'autorisation des calculatrices en 1ère page :

Matériel autorisé : Calculatrice
Rappel : Au cours de l’épreuve, la calculatrice est autorisée pour réaliser des opérations de calcul, ou bien élaborer
une programmation, à partir des données fournies par le sujet.
Tout autre usage est interdit.

http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_ ... -GU-RE.pdf

Pour une raison que j'ignore, ce rappel n'existe plus depuis la session 2012.

[clifward]

Si y a bien un truc que l'activation du mode examen va arranger, c'est ce flou sur les documents présents dans la calculatrice... (logiquement, cette exigence sera ensuite étendue à l'université).