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Un peu de lecture
https://korii.slate.fr/biz/texas-instruments-empire-calculette-graphique-lobbying-ti84-monopole

Et pour les anglophones :
https://thehustle.co/graphing-calculators-expensive/

chadok wrote:Un peu de lecture
https://korii.slate.fr/biz/texas-instruments-empire-calculette-graphique-lobbying-ti84-monopole

Intéressant, mais bien que francophone c'est une description du contexte nord-américain.
L'article parle en effet uniquement de TI-84, modèle effectivement fort cher qui n'a jamais été une référence ni un succès en France.
Malgré la date l'article me semble aussi reprendre beaucoup de vieilles infos, du temps de la TI-84 monochrome (qui remonte quand même à 2004).

On sait que TI domine le marché nord-américain, et en profite pour imposer des prix supérieurs à ceux que nous connaissons en France.
Les modèles différents ça aide bien; bien que ce soit le même matériel et un logiciel très inférieur, la TI-84 Plus CE dépasse joyeusement les 120€ contre les ~80€ la TI-83 Premium CE.
Casio a peu de PDM en Amérique du Nord, conséquence sans doute du sentiment de fierté qu'éprouvent les acheteurs à soutenir une entreprise nationale (un peu comme certains chez nous qui foncent pour NumWorks).
Par contre, cela n'explique pas pourquoi HP n'y a à ma connaissance pas de succès retentissant non plus.


Pour le contexte français, moi j'aimerais bien connaître la vérité derrière le parachutage du mode examen.
Sachant qu'avant 2015, seuls les modèles haut de gamme de chez TI et HP étaient déjà munis d'une diode examen :

• la plupart des TI-Nspire à partir de 2007
  (exceptions : TI-Nspire CAS+ de 2006, TI-Nspire CAS ClickPad de 2007, TI-Nspire CM de 2012)
• la HP Prime à partir de 2013

Sauf que HP ça ne compte pas, puisqu'en fait la DGESCO penchait déjà pour le mode examen dès 2012, soit avant la sortie de la HP Prime :
http://fo-snfolc.fr/IMG/pdf/audience_ma ... 5-2012.pdf

Sur le marché des calculatrices graphiques aux Etats-Unis, TI est une machine de guerre commerciale allant bien au-delà de l'objet physique. Ils ont misé, parié et réussi à rafler la poule aux oeufs d'or à l'époque et continuent d'en profiter jusqu'aujourd'hui. Pour moi, le seul moyen de casser ce quasi-monopole serait de réussir à casser la forteresse institutionnelle de TI district après district pour "libérer" progressivement le pays. Vu que Casio et HP n'ont qu'un timide succès sur ce front, ce n'est pas NumWorks qui va changer la donne là-bas, ils ont déjà fort à faire sur le marché européen et tout particulièrement le marché français.

En parlant de marchés, que sait-on des autres marchés des calculatrices graphiques dans le monde? On sait ce qui se passe aux Etats-Unis, on sait a peu près ce qui se passe en France, quid des autres pays et régions du monde (reste de l'Europe, Amérique du Sud, Afrique, Asie, Russie, Japon...)?

jean-baptiste boric wrote:En parlant de marchés, que sait-on des autres marchés des calculatrices graphiques dans le monde? On sait ce qui se passe aux Etats-Unis, on sait a peu près ce qui se passe en France, quid des autres pays et régions du monde (reste de l'Europe, Amérique du Sud, Afrique, Asie, Japon...)?

ça dépend de la réglementation de chaque pays.

Portugal, calculatrices graphiques autorisées, capacités formelles interdites, mode examen pour la Physique-Chimie (mais sans diode de contrôle), liste nationale indicative de modèles conformes, NumWorks non listé.

Italie, calculatrices graphiques nouvellement autorisées depuis 2018, capacités formelles interdites, pas de mode examen, liste nationale restrictive de modèles conformes (liste restreinte qui pousse à l'achat de modèles récents et donc à la consommation - par exemple les TI-Nspire CX non-CAS y sont présentes, mais pas leurs prédécesseurs TI-Nspire non-CAS ClickPad/TouchPad monochromes offrant pourtant les mêmes garanties), NumWorks non listé.

Allemagne, c'est chaque lycée qui choisit le modèle de calculatrice, et le choix s'impose à toutes les familles. La calculatrice graphique est interdite aux examens dans les deux grands Länder du sud : Baden-Württemberg et Bayern.

Pays-Bas, calculatrices graphiques autorisées, capacités formelles interdites, mode examen imposé (mais sans diode de contrôle), liste nationale restrictive de modèles conformes (liste là encore assez restreinte poussant à l'achat), NumWorks non listé.


A la place de la TI-83 Premium CE à ~80€ ces pays ont la TI-84 Plus CE-T bien plus chère dépassant facilement les 120€.
A la place de la TI-Nspire CX II-T CAS, ces pays ont la TI-Nspire CX II-T qui bien que logiciellement inférieure coûte tout aussi cher.
Casio y met en avant ses fx-9860GII (Graph 75), fx-CG50 (Graph 90) et fx-CP400, mais avec des prix à 3 chiffres.

Certains pays ont la fx-9750GII (Graph 35) moins chère.
La TI-82 Advanced à ~60€ est remplacée par la TI-84 Plus T aux Pays-Bas, mais à plus de 100€.
La fx-9750GII (Graph 35) a disparu des Pays-Bas suite à la réforme du mode examen, Casio ayant préféré pousser à l'achat de la fx-9860GII plus chère que de sortir une version mode examen de la fx-9750GII comme chez nous.


En France nous sommes gâtés avec des modèles spécifiques équivalents ou supérieurs bien moins chers, parce que nous n'avons pas le même niveau de vie que nos voisins, et/ou manquons de sérieux / confiance en l'avenir à ne pas vouloir dépenser 3 chiffres dans un outil de réussite alors que nous en dépensons volontiers 4 pour nos smartphones.

Bref, au nord de la France la calculatrice est chère, avec une entrée de gamme qui a déjà 3 chiffres, comme en Amérique du Nord quoi.